En France, le droit de vote est un droit et non une obligation. Devrait-il y avoir un devoir de voter – comme c'est le cas en Belgique, par exemple – ou, au contraire, la reconnaissance de l'abstention ou du vote blanc est-elle essentielle au processus démocratique ?
La hausse du taux d'abstention d'élection en élection s'accompagne le plus souvent d'une déploration morale de la conduite de ceux qui ne votent pas, au vu notamment des enjeux démocratiques. Le vote doit-il se comprendre comme un devoir moral ? Au rebours de cette approche, le philosophe libertarien Jason Brennan (né en 1979) affirme que de nombreux électeurs auraient un devoir de ne pas voter du fait de leur incompétence ou de leur irrationalité. D'autres, dans la tradition anarchiste exprimée par Octave Mirbeau (1848-1917) dans La Grève des électeurs, refusent le vote car ils y voient un jeu des dominants pour obtenir le consentement des opprimés.
La prise en compte de l'abstention peut aussi révéler les failles du système démocratique : plus qu'un désintérêt pour la chose publique – res publica –, elle peut-être le signe d'une défiance pour un personnel politique ou des institutions en décalage trop grand avec les électeurs. Voilà pourquoi revient souvent la demande d'une reconnaissance du vote blanc. Depuis 2014, ceux-ci sont comptabilisés – distingués des « nuls » – sans que cela influe sur le résultat. En Suède, en revanche, lors d'un référendum, le « non » ne l’emporte que s'il obtient la majorité absolue des votes, blancs compris.
À débattre
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